L’approche de la douleur post opératoire en ostéopathie repose sur des étirements, des compressions et des mobilisations de la cicatrice ainsi que des muscles, fascias et articulations à proximité dans le but de leur redonner souplesse et élasticité.
La douleur chronique après une opération est une douleur qui persiste encore 3 mois après une chirurgie et pour laquelle une cause d’infection, de résurgence d’un cancer, etc. a été éliminée. En fonction du type de chirurgie, elle touche de 5 à 65% des personnes.
Les douleurs post opératoires se manifestent différemment selon les personnes :
Une lésion nerveuse est souvent considérée comme étant la source, difficilement évitable, de la douleur post opératoire. Pourtant, ce ne sont pas tous les patients ayant subi une lésion des nerfs qui développeront une douleur chronique suite à la chirurgie. En effet, dans une étude portant sur les patients ayant subi une opération à la mâchoire, 90% d’entre eux avaient subi des dommages nerveux durant l’opération, mais seulement 5% des lésions nerveuses ont causées une douleur neuropathique.
Quelles sont les autres structures anatomiques qui peuvent causer une douleur post opératoire?
De plus en plus d’évidences suggèrent que jusqu’à 67% des douleurs post opératoires sont causées par les muscles et les fascias.
D’après mes observations, après une opération plusieurs personnes verront les articulations les plus proches de la cicatrice limitée dans l’amplitude de leurs mouvements :
Ces changements indiquent que les muscles et les fascias sont irrités ou contractés. Si cette limitation, même minime, est apparente dans le mouvement des membres sans être douloureuse, c’est que le corps a mis en place un système de compensation qui pourra fonctionner pendant plusieurs années, jusqu’à temps qu’un nouvel incident requiert une adaptation supplémentaire, que le corps ne sera plus en mesure de mettre en place.
Si la limitation de mouvement est accompagnée de douleur, c’est donc que les nerfs subissent une pression et une tension soit permanente, soit lors de certains mouvements. Ce qui expliquerait pourquoi les nerfs n’ayant pas subi de dommage durant l’opération émettent quand même des signaux de douleur.
Un nerf doit pouvoir coulisser librement par rapport aux structures qui l’entourent. S’il y a présence d’une cicatrice adhérente, toute la zone de cicatrice est plus rigide et cette tension se répercute sur les structures voisines, ayant comme conséquence possible une compression des nerfs.
Homme mi 40aine : grand sportif, qui, suite à une malformation des hanches a développé de l’arthrose et beaucoup de douleur l’empêchant de pratiquer son sport. Il vient me consulter huit mois après avoir subi une opération aux deux hanches. Il n’a plus son ancienne douleur, mais certains de ses mouvements de hanches sont excessivement douloureux et l’empêchent de reprendre le karaté.
Quatre séances d’ostéopathie rapprochées avec comme but un travail des cicatrices et la mobilisation des hanches ainsi que du bas du dos ont réduit grandement les douleurs et ont permis la reprise du sport. Ce patient revient à l’occasion pour maintenir son inconfort au plus bas et lui permettre de rester très actif.
Femme de 80 ans : Encore très active, elle a cependant une douleur chronique et une mobilité réduite de l’épaule gauche. Elle a subi une mastectomie totale du sein gauche il y a plusieurs années suite à un cancer et la cicatrice est encore douloureuse.
Trois traitements ostéopathiques pendant lesquels un travail conjoint de la cicatrice, du thorax et de l’épaule ont été effectués. La douleur a été grandement soulagée et l’épaule et a récupéré une meilleure mobilité.
Crédit photo : freeimages.com / Ozan Uzel
© Cynthia CHAPDELAINE, 2023 – Tous droits réservés
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